Convoquée par le Conseil présidentiel de transition ce 2 octobre 2024 à la Villa d'Accueil à 11h du matin, la Chancelière Dominique Dupuy ne s'est pas présentée. La ministre avait été invitée à clarifier les malentendus entourant l'agenda de la délégation haïtienne à la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, selon une lettre signée par le directeur de cabinet du président du Conseil présidentiel, Jean Victor Harvel Jean Baptiste.

Le chef du gouvernement, Garry Conille, dans une lettre adressée au président Edgard Leblanc, a fait savoir qu'il avait pris connaissance de cette correspondance adressée à la ministre des Affaires étrangères, signée par le directeur de cabinet du Conseil. Cependant, selon Garry Conille, cette démarche soulève plusieurs préoccupations. « En effet, elle ne respecte pas les usages et procédures établis en matière de bonne gouvernance. D’une part, elle s'écarte des dispositions de la Constitution amendée de la République d’Haïti, en particulier les articles 156 et 159, qui stipulent que le Premier ministre est le chef du gouvernement et détient, en collaboration avec le président de la République, l’autorité sur les membres du gouvernement », a-t-il rappelé au Conseil présidentiel.

De plus, Garry Conille a précisé dans sa lettre que c'est au chef du gouvernement de diriger et de coordonner les actions des ministres et que, par conséquent, ceux-ci sont placés sous son autorité. Ainsi, toute interaction formelle avec les membres du gouvernement nécessite une concertation avec le chef du gouvernement.

En effet, le chef du gouvernement a proposé l'annulation de la convocation de la ministre et suggéré que l'affaire soit débattue lors de la réunion hebdomadaire entre le chef du gouvernement et les membres du CPT, prévue pour le vendredi 5 octobre à 11h.

Cette tension entre le gouvernement et la présidence reste une grande source de préoccupation pour la population haïtienne, qui attend avec impatience la résolution de la crise sécuritaire qui sévit dans le pays.

Jassaï MERZY